[SPOILERS] #ciné : Avis et réflexions sur les Animaux Fantastiques

Posted By Svet Mori le 16 novembre 2016

En tant que potterhead, impossible de passer à côté des Animaux Fantastiques et ce, même si le côté très « grande gueule » et pas du tout fidèle aux livres des derniers films m’avait déplu. Ici, sachant que la matériau de base était un bestiaire, la question de la fidélité est d’emblée écartée… du moins, c’était ce que je pensais.

Choisir de raconter les péripéties de l’auteur fictif du bestiaire en question laissait une énorme marge de manœuvre. Et, de ce côté-là, le contrat est rempli à 200%.
MAIS à côté de ça, il y a des éléments beaucoup plus discutables et vraiment TRES mal amenés qui viennent un peu gâcher le truc.

Ce article n’a pas pour but de raconter le film, ni d’argumenter 107 ans sur le fait qu’il soit bien ou pas (la réponse est un gros OUI), ni que j’aie aimé ou pas (OUI, aussi) mais plutôt de lister rapidement ce que j’ai aimé pour surtout démontrer ensuite pourquoi et où sont les fameuses grosses incohérences qui tuent par rapport au canon qui m’ont tant fait hurler en tant que spécialiste de ce sujet, concernant un point très précis de l’intrigue.

Il SE PEUT que d’autres incohérences avec le canon, sur d’autres aspects de l’univers, soient présentes dans le film mais elles ne m’ont pas sauté à la figure. Si des potterheads calés sur le bestiaire passent par ici, par exemple, et en ont à me signaler, je serais ravi de les lire dans les commentaires.

ATTENTION, PASSE CETTE LIGNE ÇA SPOILE DANS TOUS LES COINS, VOUS VOILA PREVENUS.

Je ne contextualiserai pas non plus, présumant que si vous êtes là, c’est que vous avez déjà vu le film.

  • Les trucs cools

LE NIFFLEUR.
Sérieusement. En plus d’être visuellement adorable, c’est l’élément comique qui fait mouche à chaque fois. Sa « vidange » dans la chambre forte et le passage figé dans la vitrine font juste partie des meilleurs du film ♥
Jacob.
N’ayant pas consulté le casting auparavant, et même réussi à esquiver les affiches, je n’ai absolument pas pensé que ce perso serait l’un des principaux lorsqu’il télescope Norbert au début du film. J’ai été surprise que l’échange de valises n’ait pas eu lieu là où on l’attendait. Le personnage est tellement bien écrit, tellement bien joué, et surtout, surtout, j’ai surkiffé…
La romance Jacob/Queenie.
Non, sérieusement, s’il y avait un truc complètement inattendu, c’est bien ça. Et elle est géniale.
La salle d’exécution.
C’est d’un blanc immaculé mais d’une noirceur qui fait froid dans le dos.
Qu’on voie Grindelwald dès le début du film.
Parce qu’en tant que fan du perso, j’espérais, au vu du cadre du film, qu’il y serait fait référence. Difficile de passer sous silence l’existence d’un mage noir qui terrorise l’autre côté de l’Atlantique, hm ? Le problème, c’est qu’il aurait sûrement mieux valu que ça reste une simple référence… (et je vous explique pourquoi plus bas).
Le contenu de la valise.
Même si tout ça fait très « mettons un max d’animaux tirés du livre histoire de faire exhaustif », certains sont très fidèles aux croquis ou à leurs descriptions.

  • Le détail un peu fâcheux

Que la créature la plus dangereuse du film soit la seule qui n’est pas dans le bestiaire dont est adapté ledit film.
On peut extrapoler sur le fait qu’à cause de sa dangerosité, Norbert ait fait le choix de ne pas le mentionner dans son ouvrage… sauf que ça n’est absolument pas logique. Vu que des créatures comme les quintapeds y figurent, alors que leur existence même a contraint les aurors à rendre incartables des régions entières !
Bref, si des créatures tellement dangereuses qu’elles sont considérées comme « impossibles à maîtriser » y figurent, il n’y a aucune explication valable à l’absence ce celle-ci, dont le spécimen le plus puissant a, on l’a vu dans le film, été détruit par un groupe d’aurors de taille plutôt réduit.

  • LE TRUC QUI FAIT HURLER

Grindelwald.
Grindelwald, sincèrement, j’espérais le voir. Presque de tout mon cœur, en bon fan qui se respecte. Mais pas comme ça. Là, c’est du massacre. De l’hérésie. De la haute trahison, même.
Parce qu’il a été intégré de la plus mauvaise façon qui soit, en plus d’être prodigieusement mal géré derrière.

1) En faire le grand méchant du film est une TRES mauvaise idée.
Parce que le meilleur du film, c’est justement tout ce qui touche aux créatures et que l’histoire en elle-même aurait très bien pu se passer d’un méchant.

2) Et n’est ABSOLUMENT PAS crédible.
Accrochez vos ceintures, c’est là que ça devient pointu, après tout, c’est pas comme si Grindelwald n’était pas ma spécialité, hein.

On le découvre à bosser tranquillement sous couverture pour l’équivalent américain du ministère de la magie, et à un poste plutôt haut placé de surcroît. Compte tenu des journaux que l’on nous montre au début du film, on SAIT que Grindelwald a commencé son règne de terreur en Europe et aussi qu’il ne peut pas être expat’ depuis très longtemps. Qu’il ait gagné la confiance de tout le monde en si peu de temps est totalement exclu, on peut donc supposer qu’il a pris la place du vrai Graves… mais que personne n’ait remarqué de différence dans son comportement n’est pas très plausible.

Mais au fait, pourquoi est-il là ? On sait que Dumbledore et lui ne se sont pas affrontés avant de nombreuses années. Son voyage outre-Atlantique peut expliquer ce délai (à peu près autant que les sentiments de Dumbledore pour lui).
… Mais ce qu’il fait sur place pour s’occuper, à savoir mettre la main sur la plus puissante créature de son espèce, juste à cause de son fort potentiel destructeur ?
CE MEC EST CENSE ETRE LE PLUS GRAND MAGE NOIR DE TOUS LES TEMPS (à cette époque du moins, avant Voldy. Mais comme Voldy n’a sévi qu’en UK…) et ses motivations ici sont très très éloignées de celles censées être les siennes, voire même tout simplement de ses valeurs.
Parce que Grindelwald est un mec de valeurs.
Grindelwald est obsédé par les reliques de la mort et par la domination des sorciers sur la race moldue mais ne fait pas tout ça gratuitement, ni par intérêt personnel comme le faisait Voldy. Sa devise, qui lui a été soufflé dans une lettre par Dumbledore à l’adolescence, et qu’il n’a cessée de rabâcher au point qu’il la fera plus tard graver au dessus de la porte de la prison qu’il fera construire, est « pour le plus grand bien » (Norbert la cite d’ailleurs).
Bref, difficile de faire le lien entre ses valeurs et ses motivations, si ce n’est se procurer une arme encore plus puissante que la Baguette de Sureau, ce qui, vous en conviendrez, est quand même sacrément faiblard scénaristiquement parlant…

Parlons à présent de l’interprétation qui en est faite.
On passera sur le côté visuel, qu’on ne voit de toutes façons que 30s à la fin du film : Depp n’est pas DU TOUT physiquement adapté au rôle ; juste comme ça, Grindelwald, il est censé être beau, Rowling insiste hyper lourdement là-dessus dans le tome 7 ; au moins, ils ont respecté sa blondeur, pour la coupe horrible, admettons que les cheveux, ça se coupe, sauf que là, c’est lisse de chez archi-lisse, alors que Grindelwald, il a les cheveux bouclés… Bref, c’est un massacre sans nom, tandis que Jamie Campbell-Bower, lui, était parfait pour le perso (et pourtant, je partais avec un a priori hyper négatif à son sujet).
Bref, c’est surtout à son comportement, avec et sans « camouflage » qu’il faut s’intéresser, et là encore, ce n’est pas du tout fidèle au personnage. ON PARLE DU MEC QUI A VOLE LA BAGUETTE DE SUREAU SOUS LE NEZ DE GREGOROVITCH ET AVEC LE SOURIRE. Grindelwald, dans sa jeunesse en tout cas, fonctionnait au culot et nous était décrit comme plutôt lumineux (toujours CF tome 7). « Graves » est froid et calculateur tout au long du film, et lorsque enfin son vrai visage est révélé… rien. Du marbre. OU EST PASSE LE GRINDELWALD RAILLEUR ? (Surtout interprété par le gars qui a joué Jack Sparrow : à défaut d’être fidèle physiquement, j’attendais beaucoup de son jeu d’acteur… mais non, rien, le néant total!)
Vous me direz que les gens changent avec le temps… mais pas tous, et Grindelwald n’en fait justement pas partie : rappelez-vous, il a gardé les mêmes idéaux, les mêmes objectifs et la même devise DEPUIS SA JEUNESSE.

Justement, depuis sa jeunesse, le Grindelwald, c’est loin d’être un tendre : CE MEC A ETE VIRE DE DURMSTRANG (qui n’est déjà pas vraiment une colonie de vacances) POUR AVOIR EFFECTUE DES EXPERIENCES SUR SES CAMARADES DE CLASSE. On parle d’un mec dénué du moindre scrupule !
… Alors pourquoi laisse-t-il Croyance en vie alors qu’il n’a plus besoin de lui ? Un mec comme Grindelwald aurait plutôt tendance à s’en débarrasser de façon un peu plus définitive, en tout logique. Sauf que… s’il faisait ça, il n’y aurait pas de scène de destruction massive à la fin du film, c’est quand même ballot.

Autre détail qui chiffonne : le combat final.
Que les aurors s’y cassent les dents, c’est normal : on parle du plus puissant sorcier du monde ! MAIS ALORS POURQUOI UN PUTAIN DE PETIT SORT DE REVELATION BASIQUE SUFFIT-IL A DISSIPER SON CAMOUFLAGE ?!
Merde, quoi. Là on ne parle pas d’un 3e année en train d’essayer d’entrer dans le vestiaire des filles ! Grindelwald était un élève brillant lors de sa scolarité, il n’est pas seulement puissant, mais aussi intelligent : largement capable de se dissimuler mieux que ça !
Vous me direz que les enchantements ne sont pas la spécialité de la Baguette de Sureau… justement, parlons-en, de cette baguette, histoire de chipoter jusqu’au bout.

3) L’accessoiriste des films HP est une brêle.
Grindelwald était tout jeune homme lorsqu’il a récupéré la Baguette de Sureau chez Gregorovitch, puisque Harry le reconnaît sur la photo où il figure aux côtés de Dumbledore (prise alors qu’ils ont respectivement 16 et 18 ans). Il la possède donc à l’époque où se déroule le film. Le fait qu’il tienne la dragée haute à une douzaine d’aurors sans problème laisse supposer que la baguette qu’il utilise (et que l’on voit tout au long du film) est la relique… Sauf qu’elle ne ressemble en rien à la baguette de Dumbledore dans les films précédents (baguette que Dumbledore lui a prise après leur duel en 1945) !
… Qui, soit dit en passant, ne ressemblait déjà pas des masses à du sureau, mais là, on a touché le fond.
Donc, le bois de sureau, c’est blanc et creux avec de la mousse au milieu, monsieur l’accessoiriste.

… Voilà.
Oui, subjectivement, le fan en moi, cellui qui a fait de son descendant un des héros de sa fanfic et qui connaît son sujet sur le bout des doigts en plus d’être légèrement chatouilleuse avait peut-être des attentes un peu hautes concernant ce perso, surtout après la prestation convaincante de Jamie Campell-Bower par le passé.

Sauf que là, ça va bien au delà d’une simple grogne de fan déçu : de TOUT ce qui le concerne dans ce film, RIEN ne tient la route.
Il n’est là que pour « être là », si Graves n’avait été rien d’autre que Graves, le résultat aurait été le même, sauf que ça aurait donné un méchant super-générique de plus. Mais hop, magie : en utilisant Grindelwald, on donne du grain à moudre aux fans…

J’ai rien contre le fan-service, vraiment. Et, en tant que fan du perso, j’aurais pu être le premier à me réjouir de le voir doté d’une telle importance dans cette nouvelle saga.
Sauf que non. NON. PAS COMME ÇA. Pas transformé en faire-valoir. Pas vidé de tout ce qui le compose, et encore moins joué avec les pieds.
La voilà, la grogne du fan.

Bon, mais du coup, si l’on met Grindelwald de côté, oui, j’ai vraiment adoré tout le reste du film. Il contient juste ce qu’il faut de féérie (la valise), d’humour, de noirceur et d’action, bref, s’il n’y avait pas eu Grindelwald, j’en serais vraiment ressortie avec des étoiles dans les yeux.

Maintenant, j’ai quand même très très peur pour le second volet, où Depp aura la très lourde tâche de réussir à sauver les meubles.

About the author

Svet Mori
Auteur de romance fantasy et paranormal romance, photographe, brodeur, buveur de Monster. Au service et à la merci d'une lapine bouffeuse de futals nommée Myrtille, collectionne entre autres les livres, les dolls et la poussière.

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