Rétrospective sur… Vampire Kisses

Posted By Svet Mori le 24 janvier 2018

Aujourd’hui, voici (encore) un nouveau type d’article sur le blog, histoire de casser un peu plus la routine des listes de loot. J’avais très envie de vous parler d’une « vieille » série coup de cœur, à savoir…. Vampire Kisses, d’Ellen Schreiber.

La série se compose de neuf romans (les trois premiers ayant été rassemblés en un tome unique) et deux mangas. Autant commencer par les mauvaises nouvelles : en France, la publication du roman a été interrompue au bout de seulement trois tomes par Castelmore, et si le premier manga (nommé Blood Relatives aux États-Unis) a été édité en deux tomes chez Soleil, sa suite, Graveyard Games, n’a jamais traversé l’Atlantique. Bref, pour découvrir Vampire Kisses, une seule solution : lire en anglais. Autre mauvaise nouvelle, si j’ai pu me procurer tout ça d’occasion pour trois fois rien il y a quelques années, et que certains tomes se trouvent encore en neuf, d’autres en revanche se négocient un peu plus cher et exclusivement en seconde main. La bonne nouvelle (il en fallait au moins une), c’est qu’il reste toujours l’option numérique.

En ce qui concerne le manga, il s’agit d’un spin-off. Il ne reprend pas l’histoire principale du roman, et ne semble pas vraiment s’inscrire dans la chronologie de la série, le seul emplacement logique et possible étant « après le tome 2 du roman », sauf que les personnages qui y apparaissent et les évènements qui s’y produisent ne sont évoqués nulle part dans les livres. Bref, à lire comme un complément ou une « histoire alternative ».

De quoi ça parle ?

Vampire Kisses, c’est l’histoire de Raven, une adolescente de seize ans passionnée depuis toujours par les vampires et seule gothique dans sa petite ville désespérément ordinaire. Autant dire que le jour où un jeune homme très à son goût emménage dans le manoir abandonné du coin, Raven n’a qu’une envie, faire sa connaissance. Seulement voilà, le dénommé Alexander est sacrément mystérieux, un peu trop, même… et pour cause : en plus du garçon gothique de ses rêves, il est aussi et surtout le vampire de ses rêves !

Vous trouvez ça classique à en pleurer ? Détrompez-vous !

Une saga bourrée de charme et d’atouts

Pour commencer, Raven et Alexander ne se tournent pas autour pendant 107 ans et se mettent ensemble quasi tout de suite ; oui oui, dès le tome 1. En revanche, pour savoir s’il acceptera finalement de la transformer ou non, il faudra attendre l’ultime volume. En attendant, des tonnes d’emmerdes (vampiriques, mais pas seulement) leur tomberont dessus, mettant souvent à l’épreuve la confiance qu’ils peuvent avoir l’un envers l’autre et leurs sentiments respectifs. Bref, la romance est omniprésente certes, mais traite surtout de la survie de leur couple sur la durée, et rien que ça, ça sort déjà des sentiers battus.

Un des thèmes récurrents dans Vampire Kisses, et qui fait en grande partie sa force, ce sont « les liens » unissant les différents personnages, en bien comme en mal. Qu’il s’agisse des relations parfois tendues entre Raven et son petit frère, Alexander et sa famille, les jumeaux Maxwell ou tout ce petit monde et leurs amis respectifs, du fait des désirs et objectifs de chacun, les volontés s’entrechoquent et la loyauté vacille à plus d’une reprise… Les conflits naissent et s’apaisent, la palette de personnages s’étoffe au fil des tomes, et malgré une certaine redondance (une bonne moitié des problèmes étant due aux manigances de Jagger), on ne s’ennuie jamais en suivant l’évolution de tout ce petit monde.

Les personnages sont bien évidemment le principal point fort de la série, pour la plupart dotés d’une personnalité bien marquée. Qu’il s’agisse de Becky, la meilleure amie un peu fofolle ; de Sebastian, celui d’Alexander ; de Luna et Jagger les principaux antagonistes ; de Trevor, le rival d’enfance de Raven ; ou même de la tante un peu hippie sur les bords, la majorité d’entre eux sont carrément inoubliables, sauf… Alexander, en fait. Oui, le personnage masculin principal est de très loin de plus sous-développé et fade de tous, trop gentil, trop parfait, sans pour autant rien avoir de particulier ni d’intéressant. Il est aussi le seul qui n’évolue pas vraiment au long des neuf tomes. Bref, il fait un peu pâle figure à côté des autres et même si l’on comprend ce que Raven lui trouve, on peine à s’y attacher. Dommage.
Heureusement, Raven compense largement l’aspect trop lisse de son petit ami.

Considérée comme paria par les habitants très-comme-il-faut de Dullsville, celle-ci est pourtant loin de se laisser abattre, et revendique même fièrement sa différence. Certes, elle passe aussi son temps à se fourrer dans les pires ennuis possibles ; certes, la demoiselle est un cliché gothique ambulant. Oui, elle est parfois un peu frivole ou loufoque sur les bords ; oui, elle peut finir par agacer avec son obsession de devenir vampire. Mais en fin de compte, elle fait son âge, et mûrit peu à peu. Même si elle retombe parfois dans ses travers. Bref, Raven est terriblement attach(i)ante et surtout purement et simplement géniale.

L’autre point fort, c’est que les problèmes qu’ont à affronter les personnages sont à leur échelle. Ici, il n’est pas question d’avoir à sauver le monde, plutôt de gérer les problèmes familiaux, scolaires, ou vampiriques bien sûr, mais jamais rien « d’épique ». Tantôt les jumeaux Mawxell tentent de séparer les amoureux ou décident d’ouvrir un club vampirique en plein Dullsville, tantôt leur petit frère devient ami avec celui de Raven, tantôt les parents d’Alexander débarquent (et pour vendre le manoir)… Bref, les emmerdes sont crédibles et à même d’être résolues par de jeunes adultes. Et ça fait du bien. La lecture n’est jamais lourde, même si les moments dramatiques ne manquent pas non plus. Bref, Vampire Kisses, c’est une série typiquement « feel good », qui sait ne pas trop se prendre au sérieux et qui, grâce à ça, possède une ambiance propre.

En parlant d’ambiance, l’atmosphère campagnarde est assez présente et sans cesse rappelée ; bien que les descriptions de paysages ne soient pas franchement envahissantes. Ellen Schreiber sait poser un décor lorsque c’est nécessaire, à commencer par le manoir des Sterling ou les lieux de rendez-vous des tourtereaux. Mais ce sont plutôt des détails, comme le fait que Becky soit mal vue juste parce que sa ferme se situe du mauvais côté des rails de chemin de fer, ou qu’il faille prendre le car pour aller à la grande ville d’à côté si l’on veut pouvoir s’amuser, qui font comprendre quel genre de coin est Dullsville.
A côté de ça, on a souvent une description complète des vêtements de Raven (dans le manga, celle-ci change d’ailleurs beaucoup de tenue) ou de sa chambre, si bien que l’on n’a aucun mal à se représenter la jeune fille dans toute sa gothique splendeur.

fanart par Kazuaki

… Mais pas sans défauts

… Reste que Vampire Kisses n’est pas la saga parfaite. Certains des points évoqués plus haut (le caractère de l’héroïne, le manque de renouvellement des ennuis dans certains tomes, le manque de charisme d’Alexander… ou même le côté très « ordinaire » des intrigues / l’absence d’enjeux importants) ne manqueront pas de rebuter une partie du lectorat. Et puis… il y a la fin.
Rien, dans le déroulement du tome 9, ne laisse à penser que celui-ci est censé conclure la série, avant les tout derniers chapitres. Bref, le dénouement est extrêmement rapide et tombe comme un cheveu sur la soupe. Cette fin aurait pu être insérée comme ça à l’issue n’importe quel volume précédent, laissant fortement à penser qu’il y aurait tout aussi bien pu y avoir des livres supplémentaires.
Et ça, c’est sans parler d’un certain choix de l’auteure, certes logique, mais qui ne plaît pas à tout le monde. Mais c’est un point purement subjectif, qui n’a rien à voir avec la qualité de la série. (Spoiler : Pendant neuf tomes, on assiste à l’évolution progressive des rapports entre Raven et Trevor, pendant que du côté d’Alexander, c’est le grand vide scénaristique. Un certain nombre de lecteurs (moi inclus) auraient donc préféré ou trouvé nettement plus cohérent de voir Raven finir avec Trevor, surtout vu le développement de ce dernier.)

… Qu’on aime quand même !

En dépit de cette conclusion aussi bâclée qu’expéditive, Vampire Kisses reste pour moi un ÉNORME coup de cœur. J’ai adoré ses personnages (à commencer par son héroïne), que l’on n’a pas envie de quitter ; ainsi que la façon dont Ellen Schreiber a su se démarquer des séries vampiriques YA « classiques » pour pondre un truc à la fois simple et original. C’est frais, mignon, gentiment cliché sans en faire des caisses, bref, divertissant et efficace ; comme un bonbon acidulé, on pourrait en bouffer comme ça pendant quelques tomes de plus sans se lasser.

Pour le coup, en gros.se maniaque livresque, je regrette carrément d’avoir opté pour l’occasion (même si à l’époque, je commençais tout juste à lire en VO et n’avais donc pas envie d’investir « au cas où »), car ce sont des livres qui seront relus plus d’une fois et que j’aurais aimé pouvoir mettre plus en valeur que ça.

Bref, Vampire Kisses, c’est une série qui mérite qu’on lui laisse sa chance ; pas très cérébrale, mais terriblement sympathique !

About the author

Svet Mori
Auteur de romance fantasy et paranormal romance, photographe, brodeur, buveur de Monster. Au service et à la merci d'une lapine bouffeuse de futals nommée Myrtille, collectionne entre autres les livres, les dolls et la poussière.

Commentaires

3 commentaires sur “Rétrospective sur… Vampire Kisses”

  1. BettieRose dit :

    Mais ça a l’air carrément cool !
    Bon dommage pour le petit ami trop parfait mais ça peut être addictif!
    Je me le note.

  2. Pommy dit :

    Mais cette saga à l’air juste génial ! Il faut que je l’achète 😮

Répondre à Pommy

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